06 Août 2004
Je savais que l'été était bientôt terminé et que je ne la reverrai pas avant un an. Cela était bien trop long à mon goût, mais je rentrais à l'Université en Septembre et je ne pourrais pas venir la voir en Ecosse aussi souvent que je le voudrais. Alors je voulais lui offrir quelque chose d'unique, un souvenir qui soit en mesure de la faire tenir au moins un an. Qu'elle ne m'oublie pas. On a plongé et on a finalement atteint la grotte souterraine. Un petit coin de paradis, à l'abri des regards. Nous avons parlé et elle s'est blottie dans mes bras. Le silence nous entourait. J'étais bien là. Avec elle dans mes bras. Je pouvais sentir son souffle sur ma peau humide. Lio a relevé son visage et
naturellement on s'est embrassé... Cela n'aurait jamais dû arriver. Ce n'est pas naturel ! Non ! Cela ne l'était pas ! Mais c'était tellement bon ! Ses lèvres ont un goût d'interdit. Elles sont tellement douce... On en voulait plus. Je le sais. Je l'ai senti. Il s'est passé quelque chose et quand je me suis mise sur elle j'ai compris qu'il n'y aurait plus de retour en arrière. Je la voulais. Je désirais la faire soupirer de plaisir. J'ai attendu qu'elle m'envoie un signe pour que je continue. Je ne l'ai pas forcé mais... Mais nous n'avions plus le choix de toute façon. C'était tellement bon... On n'a fait qu'un. J'avais toujours été attiré par sa crinière blonde, par ses iris bleus, par sa façon de rire et de m'écouter parler sur mes recherches. Elle est parfaite ma Lio et en ce 6 Août 2004 elle était à moi. Rien qu'à moi. L'espace de quelques heures jusqu'à ce que nous revenions à la cruelle réalité et que nous réalisons l'acte accompli.Mais bon sang... Ce que s'était bon.
25 Août 2005
Je n'ai toujours pas de nouvelles de Lio alors je suis maintenant dans le train. Allait-elle bien ? Est-ce qu'il lui était arrivé quelque chose et personne n'osait me le dire ? Quoiqu'il se passe : je compte bien le découvrir !
Ce n'est même pas la peine que je recommence une page pour faire part du fruit de mes recherches. Lio est déjà partie. Sans me laisser un mot, sans même tenter de me dire au revoir. Est-ce qu'elle s'en veut d'avoir cédé dans la grotte ? Est-ce qu'elle me déteste pour ne pas avoir choisi la raison ? Merde ! Merde ! Je ne veux pas qu'elle me déteste ! Je dois la retrouver ! Je dois tenter de la convaincre que ce n'est pas grave. Qu'on peut tout oublier... Enfin non ! Non on ne peut pas ! Mais on peut passer à autre chose et ne plus jamais en parler ! Demain je rentre pour Londres et j'essayerais pour l'énième fois de l'appeler. Son père m'a donné son nouveau numéro.
26 Août 2005

Aujourd'hui, j'ai rencontré l'amour de ma vie.
Si c'est vrai ! Je sais ! Je le sens, je... Jamais encore je ne me suis sentie comme ça. La providence fait bien les choses. J'ai pris le train de 11h40 au lieu de celui de 9h50. Et en montant je l'ai aidé à mettre son bagage en hauteur. On s'est rendu compte qu'on était assis l'un à côté de l'autre. Elle sentait la lavande, ses cheveux blonds et lâches sur ses épaules bougeait au gré de ses mouvements. Elle est tellement belle... J'ai encore son image imprimé dans ma rétine. J'ai fais un croquis sur la page suivante pour me souvenir de ses traits. Je ne veux pas l'oublier. On a parlé de tout et de rien. Surtout de rien en réalité. C'est une artiste, elle fait des études dans l'Art. Et aussi surprenant que cela est : elle n'a pas baillé quand je lui ai parlé de mon sujet d'étude pour l'année prochaine. Ouais... Je crois que je suis dans de beaux draps... Elle a capturé mon coeur. C'est malin... Heureusement j'ai récupéré son numéro de portable, si demain j'ai assez de courage je l'appelle... Même si je vais passer pour un idiot, je ne peux pas manquer une occasion de la revoir n'est-ce pas ?
15 Décembre 2005
Astrid est dans mes bras. Je ne suis pas un artiste, mais si je l'étais : elle serait sans aucun doute ma muse. Elle dort encore, c'est difficile de me concentrer mais quand je relirais cette page : je pourrais me projeter à nouveau dans ce moment. Mon studio est calme, notre chat dort sur le canapé et bientôt il va faire un foin pas possible pour avoir son pâté. Bon sang que je suis heureux. J'aimerai tellement qu'on reste ensemble tout le temps, qu'on ne se quitte jamais. Passer nos journées nues et rire aux éclats. J'aime tellement la regarder dessiner, autant qu'elle aime me regarder travailler. Astrid est tellement parfaite ! Elle m'écoute parler de mes essais, elle me donne des idées. Ouais... Je suis un idiot heureux et bien trop chanceux.
12 Juin 2006
Cela fait plusieurs jours que je n'ai pas écrits. Il faut dire que je n'ai pas eut le temps. Tout s'est enchaîné rapidement. Jai décidé de sauter le pas. Je suis allé voir son père le 09 Juin pour lui demander la main d'Astrid. Il a dit oui. Du coup je lui ai réservé une surprise pour son anniversaire. Après un copieux pique-nique sur la place, je lui ai posé la question et elle a dit oui. Je... J'ai du mal à écrire ! Ma main tremble : je suis... Je n'ai jamais été aussi heureux de ma vie. Elle est repartie, mais dès le mois prochain je vais la voir. Je ne peux pas rester loin d'elle. Je ne peux pas.
05 Janvier 2007Le British National Museum a décidé de m'envoyer en Irak chercher des œuvres. La guerre civile gronde et la peur de perdre des artefacts du passé est trop grande alors ils m'ont envoyé. Je vais pouvoir voir Astrid pour lui annoncer, demain je prends l'avion. Je ne sais pas quand je pourrais revenir la voir, mais je ferais tout pour revenir rapidement. Je sais que je ne peux pas rester loin d'elle de toute façon.
08 Mars 2007
Je n'étais pas prêt à faire face à tant d'horreurs... Ces enfants, ces femmes qui sont terrorisées à l'idée de sortir de chez elle. Tous ces corps qui sont jetés dans des fosses communes sans noms... Père m'avait prévenu, je n'ai pas voulu le croire l'écouter... Je suis impuissant. Je sauve des objets, des antiquités mais je suis incapable de protéger la vie humaine... Qui je suis pour emmener au loin leur histoire ? Est-ce que ces objets auront de l'importance quand ils seront tous morts ? J'ai demandé à repartir, à quitter ces lieux définitivement. Le gouvernement anglais m'a payé un billet aller-retour pour voir ma fiancée mais je sais qu'Astrid va immédiatement comprendre quelque chose ne va pas. Il m'est de plus en plus dur de garder pieds, de ne pas perdre espoir mais surtout d'être loin d'elle.
22 Novembre 2011
Pardon de cette longue absence.
Je ne sais même pas par où commencer. J'ai été accusé il y a quatre ans par les Frères Musulmans d'être un voleur. Un pilleur de tombe : de voler le patrimoine pour le compte des "blancs". J'ai été emprisonné. Torturé. Ils m'ont interrogés pendant des semaines ; m'ont affamé pendant des mois. J'ai vu mes collègues se faire exécuter un à un. Ils ont même laissé le corps de Thibault pourrir dans ma cellule. Je n'ai qu'à fermé les yeux pour me souvenir de son regarde vide, des couinnements des rats qui le dévoraient et qui attendaient sagement que je crève aussi. Je t'expliquerai journal ce qu'ils m'ont fait. Mais pas aujourd'hui. Ni demain. Un jour. Promis. Juste pas maintenant.
09 Janvier 2012

Je l'ai retrouvé mon ange. L'amour de ma vie. Elle marchait dans la rue. Ses cheveux volaient au vent : elle était aussi belle que lorsque je l'ai rencontré pour la première fois. J'en ai pleuré. De pouvoir poser mes yeux sur quelque chose d'aussi beau, familier était ce don j'avais besoin pour me convaincre que j'étais vivant. Même si une nouvelle fois la chienne de vie m'a rappeler que je n'appartenais plus à ce monde. Astrid est passée à autre chose. Puis-je vraiment lui en vouloir ? Non. Elle me pensait mort après tout. Certes. J'aurais pu être cet enfoiré qui détruit à nouveau sa vie en la chamboulant. Mais je ne suis pas comme ça. Alors je l'ai laissé embrasser cet homme qui a pris ma place et je suis partit. Elle me semblait heureuse. Quand on aime quelqu'un autant que je l'aime : c'est la seule chose que l'on souhaite non ?
31 Décembre 2016La dernière page pour cette année. D'habitude, je fais un poème, je fais le point sur mes recherches mais pas cette fois-ci. J'ai décidé de commencer un nouveau départ. J'ai parcouru une bonne partie du globe, j'ai fait mon travail envers le passé en sauvant les objets de nos ancêtres. Il ne me reste plus qu'à me poser. J'ai donc décidé d'accepter la proposition du musée d'archéologie de Naples. Jusqu'à temps que je me lasse de cette vie et que je retourne à Tel-Aviv. Bonne année cher et tendre journal,
à l'année prochaine.